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Fonds de travaux en copropriété : comment la loi Climat et Résilience redessine les règles du jeu

Copropriétés : le grand virage du fonds de travaux sous l’ère de la loi Climat

La transition écologique s’invite dans les immeubles. Depuis l’adoption de la loi Climat et Résilience en 2021, les copropriétés françaises doivent se préparer à une petite révolution : l’obligation renforcée de constituer un fonds de travaux. Un dispositif qui vise à anticiper les dépenses liées à la rénovation énergétique, à la sécurité et à l’entretien des bâtiments. Mais quels sont les changements concrets ? Qui est concerné ? Et surtout, comment s’y prendre sans se retrouver submergé ? Voici ce qu’il faut savoir.

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1. Fonds de travaux : une obligation qui s’étend, des règles qui se durcissent

Jusqu’ici, la constitution d’un fonds de travaux en copropriété était recommandée, mais rarement obligatoire. La loi Climat et Résilience change la donne :

- Toutes les copropriétés de plus de 10 ans (contre 15 ans auparavant) doivent désormais obligatoirement se doter d’un fonds dédié aux travaux futurs. - Le montant minimal est fixé à 5% du budget prévisionnel annuel (contre 2,5% auparavant pour les copropriétés concernées). - Un diagnostic technique global (DTG) devient systématique pour les immeubles de plus de 15 ans, afin d’identifier les travaux prioritaires.

> ⚠️ Attention : Les copropriétés qui ne respectent pas ces obligations s’exposent à des sanctions financières et à des difficultés en cas de revente d’un lot.

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2. Pourquoi cette réforme ? Les enjeux derrière le fonds de travaux

L’État ne cache pas ses ambitions :

Accélérer la rénovation énergétique des bâtiments, responsables de 27% des émissions de CO₂ en France. ✅ Éviter les impayés et les conflits entre copropriétaires en planifiant les dépenses à long terme. ✅ Sécuriser le patrimoine immobilier en anticipant les travaux de gros œuvre (toiture, ascenseurs, isolation, etc.).

« Une copropriété mal entretenue perd jusqu’à 20% de sa valeur sur 10 ans », rappelle un expert en gestion immobilière. Le fonds de travaux devient donc un levier de valorisation autant qu’une contrainte légale.

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3. Comment mettre en place ce fonds ? Étapes clés et bonnes pratiques

Pas de panique : la mise en œuvre se fait progressivement. Voici la marche à suivre :

Étape 1 : Réaliser un audit complet du bâtiment

- Faire appel à un bureau d’études pour établir un diagnostic technique global (DTG) si l’immeuble a plus de 15 ans. - Prioriser les travaux : isolation, chauffage, accessibilité, sécurité incendie, etc. - Estimer le coût sur 10 ans pour définir le montant du fonds.

Étape 2 : Voté en assemblée générale

- Inscrire le projet à l’ordre du jour de la prochaine AG. - Obtenir la majorité absolue (article 25 de la loi du 10 juillet 1965) pour valider la création du fonds. - Définir les modalités : montant annuel, répartition entre les copropriétaires, gestion du fonds.

Étape 3 : Alimenter et gérer le fonds

- Prélever 5% minimum du budget prévisionnel chaque année. - Placer les sommes sur un compte dédié (livret A, LDDS, ou compte à terme pour plus de rendement). - Mettre à jour régulièrement le plan pluriannuel de travaux.

> 💡 Astuce : Certaines copropriétés optent pour un fonds progressif, avec un pourcentage qui augmente chaque année pour limiter l’impact sur les charges.

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4. Quels impacts pour les copropriétaires ? Coûts, avantages et aides disponibles

Le coût : une charge supplémentaire, mais maîtrisable

Pour un immeuble de 20 lots avec un budget annuel de 50 000 € : - Fonds minimal : 2 500 €/an (5%), soit environ 125 €/an par copropriétaire. - Si travaux urgents (ex. : ravalement à 100 000 €), le fonds permet d’étaler la dépense sur plusieurs années.

Les avantages : sécurité et valorisation

Évite les appels de fonds imprévus (et les tensions entre voisins). ✔ Facilite l’obtention de subventions (MaPrimeRénov’ Copro, éco-PTZ, CEE). ✔ Augmente l’attractivité de l’immeuble pour les acheteurs.

Les aides financières mobilisables

| Dispositif | Montant/Bénéfice | Conditions | |------------------------------|-----------------------------------------------|------------------------------------------| | MaPrimeRénov’ Copro | Jusqu’à 25 000 € par logement | Travaux d’isolation ou chauffage | | Éco-PTZ | Prêt à taux zéro jusqu’à 50 000 € | Copropriétés de plus de 2 ans | | Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) | Financement partiel des travaux | Partenariat avec un fournisseur d’énergie |

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5. Que risque-t-on en cas de non-respect ?

Les copropriétés récalcitrantes s’exposent à : - Un refus de vente : depuis 2023, l’absence de fonds de travaux peut bloquer une transaction immobilière. - Des pénalités : jusqu’à 1 500 € pour le syndic en cas de manquement. - Une dépréciation du bien : les acquéreurs fuient les immeubles mal entretenus.

« Une copropriété sans fonds de travaux, c’est comme une voiture sans assurance : ça roule… jusqu’à l’accident », résume un notaire spécialisé.

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6. Cas pratiques : comment d’autres copropriétés s’y prennent

Exemple 1 : Une copropriété parisienne anticipe avec un fonds progressif

- Problème : Immeuble des années 1930, chauffage au fioul, isolation défaillante. - Solution : - Création d’un fonds à 3% la 1ère année, puis augmentation progressive à 5%. - Diagnostic énergétique financé à 50% par les CEE. - Travaux étalés sur 5 ans (isolation, pompe à chaleur). - Résultat : Baisse de 30% des charges énergétiques et valorisation des lots.

Exemple 2 : Une petite copropriété en province mutualise les coûts

- Problème : 8 lots, budget serré, toiture à refaire. - Solution : - Regroupement avec une copropriété voisine pour négocier des tarifs groupés. - Recours à MaPrimeRénov’ Copro pour couvrir 40% des frais. - Fonds alimenté à 4% (au lieu de 5%) après vote en AG. - Résultat : Travaux réalisés sans augmentation brutale des charges.

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7. Conclusion : un changement nécessaire, des opportunités à saisir

La loi Climat et Résilience impose un choc de responsabilité aux copropriétés, mais aussi une chance de moderniser un parc immobilier vieillissant. Entre obligations légales, aides financières et gain de valeur, le fonds de travaux n’est plus une option, mais un investissement stratégique.

🔹 Pour les syndicats de copropriété : Anticipez avec un DTG et un plan pluriannuel. 🔹 Pour les copropriétaires : Voyez ce fonds comme une épargne collective qui protège votre patrimoine. 🔹 Pour les futurs acheteurs : Exigez la transparence sur l’état du fonds avant d’acheter.

« La transition écologique des copropriétés ne sera pas un long fleuve tranquille, mais ceux qui s’y engageront en sortiront gagnants », conclut un expert en droit immobilier.

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📌 À retenir : 3 actions immédiates

  1. Vérifiez l’âge de votre immeuble : si +10 ans, le fonds est obligatoire.
  1. Consultez votre syndic pour lancer un audit technique.
  1. Préparez la prochaine AG : inscrivez le fonds de travaux à l’ordre du jour.

🚀 Et vous, où en est votre copropriété ? Partagez votre expérience en commentaire !