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Délai légal pour l’état des lieux : la FNAIM clarifie les règles face aux exigences des locataires

État des lieux : la FNAIM tranche sur les délais légaux et les attentes des locataires

Un débat récurrent dans le secteur immobilier oppose depuis des années propriétaires et locataires autour d’un point clé : le délai pour établir l’état des lieux. La Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM) vient d’apporter des éclaircissements officiels, répondant ainsi aux interrogations soulevées par des associations de défense des locataires comme l’ARC. Voici ce qu’il faut retenir pour sécuriser vos transactions et éviter les contentieux.

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Pourquoi l’état des lieux est-il un sujet si sensible ?

L’état des lieux n’est pas une simple formalité administrative. Il constitue :

- Un document contractuel : il fixe l’état du logement à l’entrée et à la sortie du locataire, déterminant ainsi les éventuelles retenues sur le dépôt de garantie. - Un enjeu financier : une mauvaise évaluation peut coûter cher, que ce soit pour le propriétaire (réparations non justifiées) ou le locataire (retenues abusives). - Une source de litiges : selon les statistiques de la FNAIM, près de 30 % des conflits locatifs trouvent leur origine dans un désaccord sur l’état des lieux.

« Un état des lieux mal réalisé, c’est comme un contrat sans signature : ça ne protège personne », résume un expert juridique de la fédération.

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Que dit la loi sur les délais ? Les réponses de la FNAIM

Contrairement à une idée reçue, la loi ne fixe aucun délai strict pour réaliser l’état des lieux d’entrée ou de sortie. Cependant, la FNAIM rappelle que :

Pour l’état des lieux d’entrée : - Il doit être établi avant la remise des clés au locataire. - En pratique, il est souvent réalisé le jour de l’emménagement, mais rien n’empêche de le faire quelques jours avant, sous réserve d’un accord entre les parties. - Conseil FNAIM : « Privilégiez un créneau où le logement est vide et propre pour éviter les contestations. »

Pour l’état des lieux de sortie : - Il doit être effectué au plus tard le jour de la restitution des clés. - Si le locataire quitte les lieux avant la fin du préavis, l’état des lieux peut être avancé, mais toujours en sa présence (ou celle d’un représentant mandaté). - Attention : Un retard dans la réalisation peut être interprété comme une négligence et affaiblir la position du propriétaire en cas de litige.

🚨 Ce que la FNAIM déconseille : - Reporter l’état des lieux de sortie au-delà de la date de départ effective. - Négliger les détails (ex. : traces de moisissures, usure anormale des sols). - Ne pas signer le document ou le faire signer sous pression.

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Les revendications de l’ARC et la réponse de la FNAIM

L’Association des Responsables de Copropriété (ARC) militait pour l’instauration d’un délai légal maximal (ex. : 15 jours après l’emménagement ou le départ), arguant que :

- Certains propriétaires retardent volontairement l’état des lieux pour imposer des réparations au locataire. - Les locataires sont parfois contraints de signer sous la pression, sans pouvoir vérifier l’exhaustivité du document.

Face à ces critiques, la FNAIM a réaffirmé que :

> « La flexibilité actuelle permet de s’adapter aux situations complexes (ex. : logements occupés, travaux en cours). Un délai imposé risquerait de rigidifier le processus sans résoudre les abus, mieux vaut renforcer l’information et la médiation. »

🔹 Solution proposée : La fédération encourage les agences immobilières à systématiser un rappel écrit des droits et obligations des deux parties, incluant : - Le droit du locataire à contester l’état des lieux dans un délai raisonnable (généralement 10 jours). - L’obligation pour le propriétaire de justifier toute retenue sur caution par des preuves tangibles (photos, devis).

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Comment éviter les pièges ? Checklist pratique

Pour les propriétaires comme pour les locataires, voici une checklist pour un état des lieux sans accroc :

Avant l’état des lieux

- [ ] Préparer le logement : nettoyage, réparation des petits défauts (ampoules grillées, robinets qui fuient). - [ ] Rassembler les outils : appareil photo, liste pré-remplie des éléments à vérifier (murs, sols, équipements). - [ ] Vérifier les documents : contrat de location, ancien état des lieux (pour une sortie), diagnostics techniques.

Pendant l’état des lieux

- [ ] Être méthodique : procéder pièce par pièce, du sol au plafond. - [ ] Prendre des photos datées (avec accord des deux parties) pour appuyer les constats. - [ ] Noter les désaccords : si un point est contesté, le mentionner clairement (ex. : « tapisserie déchirée – locataire conteste »).

Après l’état des lieux

- [ ] Envoyer une copie signée par email ou courrier recommandé sous 48h. - [ ] Conserver le document pendant au moins 3 ans (durée légale de prescription pour les litiges locatifs).

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Que faire en cas de litige ?

Si l’état des lieux est contesté, voici les étapes à suivre :

  1. Tentative de médiation : Contacter l’agence immobilière ou un conciliateur de justice (gratuit).
  1. Recours à la commission départementale de conciliation (obligatoire avant tout procès).
  1. Saisine du tribunal : En dernier recours, le juge tranchera sur la base des preuves (état des lieux, photos, témoignages).

⚠️ À savoir : - Un état des lieux non signé reste valable s’il est détaillé et contradictoire (c’est-à-dire établi en présence des deux parties). - Les photos non datées ont une valeur limitée devant un tribunal.

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Conclusion : Anticiper pour mieux se protéger

L’état des lieux reste un pilier de la relation locative, et son absence ou sa mauvaise réalisation peut coûter cher. Si la FNAIM refuse l’idée d’un délai légal strict, elle insiste sur la transparence et la rigueur comme meilleurs remparts contre les conflits.

💡 Le saviez-vous ? Certaines assurances habitation proposent désormais des garanties « état des lieux », couvrant les frais de litige en cas de désaccord. Une piste à explorer pour les propriétaires comme pour les locataires soucieux de sécurité juridique.

En résumé : un état des lieux bien mené, c’est un litige évité – et un gain de temps (et d’argent) pour tous.